EN ROUTE (part 2)

Enfin le cirque était parti ! Ce qui avait été un rêve, un espoir, il y a encore quelques mois, devenait enfin une réalité. Cela faisait maintenant une bonne 1/2 heure que le convoi était en route. Patricia avait beau être habituée, ce spectacle la fascinait toujours. Le convoi s'étirait sur plusieurs kms : en tête, Tonio qui se réservait toujours ce privilège conduisait le camion des chevaux, venait ensuite les remorques des fauves, le chapiteau qui débordait toujours un peu de la remorque. Suivaient d'autres camions transportant les éléphants, les otaries et bien d'autres animaux, petits ou gros, derrière eux roulaient des camions transportant tout le matériel nécessaire mais aussi l'assistance technique, groupes électrogènes.... Les camions des artistes et les caravanes formaient la queue du convoi.

Giovanni avait l'impression de rêver: le cirque était enfin reparti sur les routes de France. Il avait bien cru que cela n'arriverait jamais. Mais c'était bien une réalité et Giovanni chantait, tout seul dans la cabine du camion, des musiques de cirque. Tous les drames, son accident qui avait failli lui couter la vie, tous les efforts étaient maintenant oubliés. Une seule chose comptait désormais : le spectacle. Il arrêta de chanter, ayant épuisé tous les airs qu'il connaissait et se mit à penser à Isabelle.

*Pourvu qu'elle puisse ramener les clowns à temps. Bah.... j'ai tord de m'en faire, avec ma petite Isabelle, il n'y a rien à craindre**

Et il se remis à chanter de plus belle.

On roulait maintenant depuis un bon moment et Tonio commençait sérieusement à s'inquiéter. Il n'avait pas de nouvelles de sa soeur et des clowns.

**Pourvu qu'il n'arrive pas un pépin....." avec la chance qu'on a!**

Bien qu'l s'en défendâ, Tonio était un peu supérsticieux, non pas qu'il croyait que passer sous une échelles portait malheur. Non, il pensait plutôt que si tout allait bien, c'était mauvais signe et qu'il arriverait forcemment quelque chose. Or, tout allait bien... à part ce problème avec les clowns qui allait bientôt être résolu; et c'était bien ça le hic, Tonio était convaincu que cela n'allait pas se passer aussi facilement.
Tonio regarda l'heure.

-Bientôt minuit. Si tout va bien nous sera à destination dans moins de 2 heures..... et toujours pas de nouvelles d'Isabelle. Mais pourquoi n'appelle-t'elle pas? Pourvu qu'elle soit au rendez-vous...

Isabelle roulait rapidement sur la route qui menait au village où elle avait rendez-vous avec le convoi. Elle avait prit en charge les clowns et tout allait plutôt bien. Ce qui l'inquiétait, c'était son impossibilité de joindre son frère, la batterie de son portable étant déchargée.

**Pourvu que nous arrivions à temps. Pourvu que nous arrivion à temps !**

Isabelle ne cessait de se répéter cette phrase dans sa tête. Si elle n'était pas au rendez-vous à l'heure, le convoir ne pouvant s'attarder, continuerait son chemin sans pouvoir s'arrêter avant sa destination et elle devrait faire de nombreux kilomètres supplémentaires; ce qui signifiait aucun repos avant les entrainements et le spectacle.
Soudain, deux motards de la gendarmerie lui firent signe de s'arrêter.

-ça y'est ! J'ai du dépasser la vitesse !

Elle se rangea sur le bas-côté de la route et baissa la vitre le coeur battant.

Gendarme : "Bonjour. Veuillez présenter les papiers du véhicule.

Isabelle s'exécuta et le gendarme les examina ainsi que le véhicule.

-C'est bon. Vous pouvez-y aller. Je vous signale que 10 kms plus loin, un accident cause un ralentissement d'au moins 10 minutes.

-Quoi? C'est bien ma veine. J'ai un rendez-vous extrêmement important avec le cirque....

Le gendarme l'interrompit

-Vous travaillez dans un cirque? J'adore le cirque! Mais.... attendez... Isabelle Grazziani...vous êtes bien la patrone du cirque Grazziani?

Isabelle acquieça et expliqua la situation.

Attendez, je vais vous arranger ça. Suivez-moi, je vous ouvre la voie. Vous serez à l'heure !

Le gendarme enfoucha sa moto, déclencha ses avertisseurs et démarra.

Le convoi roulait depuis maintenant 2 bonnes heures et l'étape ne devait plus être très loin. Patricia se demandait pourquoi Isabelle en donnait pas signe de vie. Et si elle n'était pas au rendez-vous?

**Peut-être ne les a-t'elle pas trouvés? Et s'il lui été arrivé un accident? Ou une panne? Mais dans ce cas, elle aurait appelé pour nous prévenir...**

Patricia ne savait que penser. Si elle n'arrivait pas à temps, ni les clowns ni elle ne pourraient participer au spectacle. Or, ces clowns étaient annoncés comme le clou du spectacle. Quant à Isabelle, si elle n'a pas le temps de se reposer, elle n'aura jamais la capacité de faire son numéro.

**On va à la catastrophe** pensa-t'elle.

Tonio gara son véhicule sur le bas côté. Il était arrivé à destination et ne voyait pas la voiture de sa soeur. Il alla trouver sa mère pour savoir si elle avait des nouvelles mais en vain. Tonio était inquiet d'être sans nouvelles de sa soeur.

-Ecoute, maman, je crois que je vais aller au devant d'Isabelle. Peut-être a-t'elle eut une panne?

Au moment où il s'apprêtait à dételler son camion, une sirène de police se fit entendre et quekques instants après, la voiture d'Isabelle avec les deux clowns à bord s'arrêtait devant lui

Grâce à l'escorte de la gendarmerie, Isabelle avait pu traverser sans difficulté la zône de l'accident. Elle approchait enfin du point de rendez-vous. Elle aperçu au loin le convoi du cirque qui s'étendait tout le long de la route avec en tête le camion de son frère. Tonio tait dehors et marchait nerveusement. Son arrivée précédée de mortads de la gendarmerie, sirènes hurlantes ne passa pas inaperçue et fit sensation. Beaucoup sortaient de leurs véhicules pour voir se qui se passait. Isabelle couru vers son frère qui la pris dans ses bras et la questionna. Isabelle lui raconta toute l'histoire. Trois hiommes descendirent de la voiture et, après avoir remercié les gendarmes, se drigèrent vers Tonio et Isabelle.

-Mon cher Tonio, j'ai le plaisir de de présenter nos clowns vedettes !

Après avoir chalheureusement remercié les gendarmes et leur avoir donné des billets de faveur, Tonio alla saluer les 3 clowns. Ils lui apparurent plutôt sympathiques et il estima qu'il devrait bien s'entendre avec eux. Mais le temps n'était pas à la courtoisie et au bavardage: le cirque avait du retard sur son horaire et il fallait vite se remettre en route.

-Allez, on embarque ! Enroute tout le monde !

Tonio alla regagner son camion démarra et le convoi se remis en route.

Le convoi se remit en route. Tout le monde était rassuré car Isabelle avait réussit à ramener des clowns. Et de quelle manière ! Escortée par un gendarme fou de cirque ! Le reste du trajet se fit sans incident et il était minuit passé lorsque le cirque arriva à destination. Les camions furent dirigés vers leur emplacement défini à l'avance. Patricia était très contente d'être arrivée. Cela voulait dire que tout allait bien et surtout.... qu'elle allait pouvoir enfin dormir.

Le cique était arrivé à destination et c'était maintenant l'heure pour tous de dormir. Giovanni retouva sa femme qui lui raconta les détails de "l'aventure" mais le moment n'était pas aux bavardages : dans un peu plus de 4 heures, ils devraient tous être sur pieds pour monter le chapiteau et pour que tout soit prêt pour la venue des premiers visiteurs. Hommes et bêtes plongeaient dans un bref sommeil réparateur.

-Bonne nuit ma chèrie.