Un peu de shoping (PV Patricia Grazziani)

La jeune fille, aussitôt la classe terminée, décida de se rendre à l'église. Il n'était pas trop dans ces habitudes de les fréquenter, non pas qu'elle soit athée mais simplement parce que ce n'était pas dans ces préoccupations quotidiennes. Pourtant, ce soir là, sans qu'elle sache pourquoi, elle éprouva le besoin de s'y rendre. Elle n'eut pas longtemps à marcher, l'église se trouvant à deux pas de l'école. Lorsqu'elle arriva, elle hésita un instant puis franchi l'imposant portail roman et entra dans le sombre édifice. Là, elle se trouva face à face avec une femme qu'elle cru reconnaître. Un peu hésitante, elle se hasarda.

-Hum, excusez-moi..... ne seriez -vous pas la dame de cirque?

Patricia sursauta en voyant la silhouette qui se dessinait dans le contre jour du portail baigné de lumière. Une jeune femme se tenait là, comme une apparition. La lumière rendait sa jupe transparente révélant des jambes magnifiquement galbées. Lorsque "l'apparition" lui demanda si elle était la "dame du cirque", elle reconnu aussitôt le jeune institutrice.

-Oui, c'est bien moi et vous vous êtes l'institutrice qui êtes venue en visite avec vos élèves. Alors, comment avez vous trouvé notre cirque?

-Oui.... les enfants ont été heureux de la visite. Bon maintenant, ils sont un peu moins heureux parce que je leur ai donné un devoir à faire sur cette visite.....
Permettez moi de vous remercier pour le bon accueil que vous nous avez réservé. J'espère seulement que mes élèves seront nombreux à venir voir le spectacle demain. Vous pourrez compter sur moi, je ne vais pas le manquer !

-Ecoutez.... que diriez-vous si nous allions prendre un verre? Histoire de bavarder un peu; de faire connaissance;

Patricia examinait discrétement la jeune fille. Elle la trouvait fort jolie et sympathique au premier abord. Or, Patricia ne se trompait que rarement dans ses jugements. C'est pour cela qu'elle l'avait invité à prendre un verre; cela lui permettrait de mieux la juger.

La jeune institutrice parlait avec gaité. Elle appréciait cette femme appartenant à un monde tellement différend du sien. Elle lui parla de son amour du cirque, lui expliqua qu'elle aimait raconter des histoires se passant dans un cirque à ses élèves.

-Voyez, je reste persuadée qu'à notre époque où les loisirs sont si nombreux, le cirque reste un des plus beaux spectacles qui soit donné de voir. Oh, mais, il se fait tard, je ne voudrais pas abuser de votre gentillesse. Je suppose que vous avez beaucoup à faire avant le spectacle de demain.

-Mais non voyons, vous ne me dérangez pas du tout mais vous avez raison, il commence à se faire tard. Si je manque l'heure du repas, le cuistot est capable de saboter mon fil demain.

Les deux jeunes femmes éclatèrent de rire.

-Oui, c'est une tradition chez nous : la veille de la Première, nous faisons un repas en commun sous le chapiteau. Oh, pas de folies, nous devons nous coucher tôt pour être en forme, mais c'est un moment très convivial.... qui aide à oublier le trac aussi. Mais, j'y pense, pourquoi ne vous joindriez-vous pas à nous?

-Moi? C'est très gentil à vous mais..... je suis une étrangère, vous me connaissez à peine. Oh, non, je.... vous devriez rester en famille......

La jeune fille était ennuyée par cette proposition: elle craignait d'être de trop et en même temps, cela lui faisait très envie, surtout qu'elle aurait l'occasion de faire plus ample connaissance avec Antonio.

-Taratata ! Vous n'êtes pas une étrangère; il n'y a pas d'étrangers pour nous. Cela me ferait vraiment plaisir... et à vous aussi, je crois. Vous verrez, vous vous plairez. Alors, c'est oui?

La jeune fille hésita un instant.

Eh, bien.... si vous insistez.... j'accepte ! Si vous voulez, je peux vous raccompagner, ma voiture n'est pas garée loin. Comme il se fait déjà tard.

La jeune fille alla chercher sa voiture et revint très vite prendre Patricia puis elle se rendirent au cirque.